samedi 10 novembre 2012

Et si on respirait un bon coup ?

 

La première chose concernant cet article est qu’il a été écrit par une personne qui avalé une bonne dose de somnifère et d’antidépresseur et donc, il se sent comme une colombe qui se balance au gré du vent. La crise sociale et politique perdure et on se rend compte que le peuple sera toujours la principale victime. Nous tentons de déterminer qui a tort ou raison, mais en fin de compte, est-ce que cela a la moindre importance ? Que ce soit le DJ qui soit élu ou un autre, on s’aperçoit que les politiciens vont toujours prendre le peuple pour un con. Les multiples péripéties que nous voyons ici et là en font que confirmer cette tendance. Depuis des mois, on nous abreuve et on nous manipule avec des faux problèmes pour cacher le vrai est que certains dans ce pays veulent absolument que cette crise dure. Cela peut être des personnes au gouvernement, dans l’économie ou même à l’extérieur du pays. Cette instabilité joue en leur faveur et c’est pourquoi, un problème inconnu surgit toujours lorsqu’on est proche du dénouement.

Par ailleurs, nous voyons également qu’une petite minorité du peuple veut foutre le bordel sous prétexte de la révolution. Mais une révolution doit proposer quelque chose et non juste des idées vagues dont la seule caractéristique sera d’augmenter le nombre de victimes. C’est difficile de pardonner alors que tout son être veut châtier  et c’est difficile de rester raisonnable dans un monde qui ne l’est plus. Mais l’observation du peuple sur ces derniers mois m’incite à penser que celui-ci se fout royalement du bal incessant des politiciens. Cette tendance est apparue depuis l’année dernière après des retours avortés, faussement annoncés ou inexistants des exilés qui pensent qu’ils sont indispensables au pays. Le peuple continue de survivre tant que bien mal en s’adaptant à chaque problème. Certes, il est facile de lancer des critiques incendiaires ou des bons mots qui font rire tout le monde, mais ce n’est qu’une petite diversion mentale qui nous fait croire que nous pourrons changer les choses alors que rien ne passe.

Certains médias et commentateurs jouent exprès sur la haine et la provocation, car cela leur permet de justifier leur misérable existence. Depuis la crise de 2009, je ne cesse de dire que les médias qui participent à ce type de mascarade nauséabonde sont aussi coupables sinon plus que les vrais responsables. Car ils empoisonnent l’esprit des gens avec des idées extrêmement agressives. Ces commentateurs sont les mêmes qui ont pollués les différents forums dans le passé et on voit qu’ils ne font que publier leur propre échec et frustration avec des opinions prétendument solennelles et indispensables. Ces personnes ne connaissent pas la vie du malgache moyen sinon ils seraient plus sages dans leurs propos.

mardi 6 novembre 2012

Madagascar : Lutte contre le piratage ou le foutage de gueule intégral

 

Dans un environnement politique, social et économique qui part dans tous les sens où les prisons font la grève, où des policiers agressent les étudiants et où on commet des massacres sous prétexte de la sécurité, il est de bon ton de donner l’illusion de faire quelque chose contre des crimes mineurs, mais qui permettent de dire à la masse qu’ils vivent dans un pays où chacun respecte la loi et où les méchants sont toujours punis. Il y a quelques semaines, le gouvernement nous a donné un autre exemple du Pain et des Jeux de cette chère Marie-Antoinette avec sa superbe brigade de choc contre le piratage. Et ils ont eu des résultats, les producteurs de contenus piratés ont étés appréhendés et les vendeurs de CD en tout genre vont disparaitre à cause de la raréfaction des produits piratés. On peut applaudir des deux mains pour cette brigade qui a fait un travail exceptionnel en nous débarrassant de ces monstres qui auraient pu mettre en danger toute la société malgache dans son ensemble. C’est vrai, des CD pirates dans les rues sont aussi graves qu’une attaque terroriste ou un génocide.

Et les télévisions retransmettent fièrement les saisies des policiers sur des milliers de CD pirates. Ah ! le sentiment du travail accompli ! Mais on se rend compte que cette soudaine prise de conscience du danger du piratage est un énorme de foutage de gueule. Messieurs, ce n’est pas quelques vendeurs de CD ou de série TV qui vont mettre  en danger l’industrie des majors. A moins que les quelques milliers d’ariary gagnés par les vendeurs de CD vont ruiner les majors et leurs milliards de dollars. Est-ce qu’on leur dit que le contrat d’un artiste avec un major implique que ce dernier gagne 90 % des bénéfices et que l’artiste gagne une misère. Une info intéressante avec cet artiste qui a mis à disposition gratuitement sa musique pendant 24 heures avec le concept du paiement volontaire. Les consommateurs pouvaient payer ce qu’ils voulaient allant de 1 à 50 dollars. En ces 24 heures, l’artiste a gagné plus de bénéfices que l’équivalent de 2 mois en utilisant le circuit de distribution des majors. Ces vendeurs qu’on voit un peu partout dans les rues ne le font pas pour le plaisir, car si vous leur demandez, la plupart répondront qu’ils étaient les anciens employés des zones franches qui ont tout perdus à cause de la fermeture de l’AGOA (est-ce que vous vous rappelez encore de ce sigle ou c’est un juste un dommage collatéral ?).

Mais on va m’accuser de favoriser le piratage et c’est très mal. Après tout, on ne compte plus les tombes d’artistes où l’épitaphe disait :

 

tombe-pirate

 

Mais si on doit prendre sérieusement le piratage, alors pourquoi ne commencer par les chaines MaTV, RTA, TV Plus, Record, Viva, Dream’in, car ils diffusent environ 6 à 8 heures de contenus piratés par jour depuis leurs créations. Est-ce qu’on fait le calcul des amendes et des peines d’emprisonnements ? Tous les contenus des chaines privés enfreignent le droit d’auteur que ce soit les films, les séries, les documentaires ou les dessins animés. Il est intéressant de voir que lors du sortie du dernier opus d’Harry Potter, ces chaines avaient diffusées une version Screen alors qu’il n’était même pas encore disponible en France. On pouvait même voir le générique en Russe ! Ca, c’est de la promotion du droit d’auteur, coco !

Mais il y a encore pire, car cette brigade totalement inutile à part opprimer les plus faibles pourraient s’intéresser aux entreprises malgaches. Combien de sociétés utilisent Windows ? Disons 95 % et combien possèdent une licence valide de Microsoft  ? Environ 0 % ! Il y a près de 10 ans, la compagnie Air Madagascar a été chopée par Microsoft, car la plupart des versions de son système d’exploitation étaient illégales. On peut dire qu’ils ont sentis passer l’amende de Microsoft.

Et on peut même aller plus loin toujours avec ces médias et ces artistes qui prétendent nous donner des leçons sur le droit d’auteur. Dites, est-ce que vous pouvez nous montrer les factures d’achat des logiciels Photoshop, Illustrator, 3ds max, Maya que vous utilisez pour créer vos spots publicitaires ? Je vous parie que même le spot publicitaire de la lutte contre le piratage a été fait avec un logiciel pirate. Et les artistes ? Combien avez-vous payé pour vos logiciels de création de musique tel que Virtual DJ, Cubase, ou Soundforge ? Chaque licence de ce type de logiciel coute des milliers de dollars et vous croyez vraiment qu’on va avaler vos merdes contre le piratage alors que vous êtes les premiers à chercher le crack de ces logiciels sur le web ? Cela me rappelle une anecdote dans une boutique qui vend ces types de logiciel. Le client était un artiste très connu dans la capitale et il cherche un programme pour mixer de la musique. Le vendeur proposait uniquement des versions de démonstrations pour respecter le droit d’auteur et figurez-vous que cet artiste de mes couilles a fait un scandale sous prétexte que vendre un programme sans son crack n’était pas légal ! Prenez une minute pour relire cette phrase… Vendre un logiciel sans son crack n’est pas légal.

Et au gouvernement et aux organismes sur la protection du droit d’auteur, si vous voulez vraiment promouvoir les artistes, proposez-nous des solutions de vidéos à la demande abordable. Et non Canalsat et Parabole sont tout sauf abordables. On ne doit pas nous imposer des horaires pour regarder nos contenus. On doit pouvoir les regarder quand on veut et comme on veut. Et si vous n’êtes foutus de proposer ce type de solution, alors fermez votre gueules et laissez ces pauvres vendeurs tranquilles. Le piratage fait partie de la société malgache, c’est une réalité à cause de la pauvreté croissante et du manque d’alternatives. Je vois mal un mec débourser 20 à 30 euros pour un DVD original alors que son salaire mensuel est de 50 dollars. Mais nos artistes ont trouvés la réponse qui illustre parfaitement leur mentalité : Achetez des films malgaches ! Ils sont abordables et disponibles en version originale. C’est sûr que la qualité d’une énième version de Makolika est telle que Game of Throne ou 24 heures chronos n’ont plus qu’à aller se rhabiller !

jeudi 1 novembre 2012

Parlons censure et diffamation

 

Alors que je comptais mes sous en prévision de la hausse de 400 ar des taxi-be, j’ai vu passer cette info sur Twitter où on assiste à une escalade dans l’affaire des révélations d’Alain Ramaroson. Ce dernier a publié des noms de personnes hauts placés qui seraient impliquées dans le prétendu crime concernant Nadine Ramaroson. Ca, c’est le premier point et notez aussi que la plupart des médias malgaches n’ont pas relayés cette information. En fait, même moi, je n’en ai pas parlé parce que j’ai une confiance plus que limitée en Alain Ramaroson et ses soi-disant preuves irréfutables. Mais cette affaire prend une autre tournure dans sa couverture médiatique, car étant donné que les médias malgaches n’ont pas fait le buzz pour éviter de perdre leur beurre. C’est le blogueur Alain Rajaonarivony qui a décidé de publier les grandes lignes de l’affaire avec les noms à l’appui.

Quelques semaines plus tard, ce blogueur annonce qu’on a porté plainte contre son article, car ce serait des propos diffamatoires. Et la plainte a été annulée vu que le blogueur est un relayeur d’informations et non son créateur. Tirer sur le messager alors qu’on n’ose pas toucher au créateur du message relève de l’absurde. Mais une autre plainte a été déposée dont le jugement se tiendra en janvier 2013. Quel que soit l’approche sur cette affaire de plainte contre le blogueur, l’attaquant est dans son tort. Alain Rajaonarivony n’a pas crée le rapport et il ne l’a pas modifié. La diffamation serait valide s’il avait donné 4 noms au lieu des 3 mentionnés par Ramaroson. Il n’avait fait que partager une information et tenter de le museler revient à de la censure pure et simple.

Maintenant, on m’a signalé sur Twitter que Ramaroson faisait aussi l’objet d’une plainte pour diffamation. Très bien, mais ce sont deux affaires séparées. La diffamation et le partage de l’information sont deux domaines complètement différents. Si la justice malgache (Gnark Gnark !) condamne Ramaroson pour diffamation, alors cette décision pourrait être utilisée comme un argument pour faire retirer l’article du blog. Mais tant que cette décision n’a pas eu lieu, la diffamation n’est pas avérée.

On pourrait croire que cette affaire ne nous concerne pas et que ce sont deux grosses têtes qui s’affrontent, mais une décision qui serait en faveur du plaignant serait un dangereux précédent. Par ailleurs, la procédure judiciaire n’est que le dernier recours où toutes les autres tentatives ont échouées. Quand on est attaqué dans un article ou autre, on a ce qu’on appelle le Droit de réponse et le blogueur ou média est tenu de le publier. Le Droit de réponse permet de parer l’attaque avec des arguments solides, mais on préfère censurer en amont ce qui provoquera l’effet Streisand (on parlera plus de l’affaire quand on tente de la faire taire).

Pourquoi un blogueur crée-t-il un article ? Pour exprimer son opinion ou parce qu’il n’est pas satisfait de ce qu’il entend ou de ce qu’il lit. Le truc est qu’on n’a pas le droit de le museler sous prétexte qu’on n’est pas d’accord avec ce qu’il publie. On en revient à cette problématique qui est : Ce n’est pas parce que quelque chose vous choque que c’est illégal ! Si on devait museler toutes les personnes qui partagent des informations prêtant à caution alors on devrait emprisonner tous les journalistes, les médias, les blogueurs, les utilisateurs de réseaux sociaux, ceux qui posent des vidéos et on pourrait même étendre l’interdiction jusqu’à l’évocation des personnes concernées. En fait, on devra enfermer 80 % de la population…

Il y a des opinions bien tranchées sur cette affaire parce que cela concerne la politique et à Madagascar, on a une cristallisation des débats et on réagit selon ses émotions et c’est normal. Mais c’est le fond de cette affaire qui me dérange le plus. Imaginons qu’une société fictive de téléphonie mobile appelée Pamplemousse Mobile arnaque ses clients. Un client mécontent décide de tirer à boulets rouges sur la marque et cette dernière utilisant le même principe que dans l’affaire qui nous intéresse pourrait attaquer le client mécontent non pas parce que ce dernier a forcément tort ou raison, mais simplement parce que l’article dérange et que cela peut ouvrir les yeux aux autres. Et cela ouvrirait la voie à des plaintes systématiques et le citoyen qui veut s’exprimer sera toujours lésé, car par principe, une entreprise sera toujours plus puissante et plus riche que le citoyen lambda qui doit compter même ses sous pour une hausse de 400 ar pour le taxi be. Le fait est qu’on n’ait plus la liberté de s’exprimer juste parce qu’on est pauvre et qu’on ne peut pas se défendre peut laisser indifférent certains d’entre nous. Mais personnellement, ce type de situation et de monde me terrifie !!

Et cet exemple trouve un parfait écho dans l’affaire qui a opposé un client mécontent au FAI Moov. L’affaire s’est réglée à l’amiable, mais on en est  déjà là !

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